Description
» Je m’applique à réaliser une véritable iconographie qui, je l’espère, puisse faire écho à la colère de ceux qui luttent pour protéger les dernières ethnies libres. » Photographe français mondialement reconnu, Nicolas Reynard ne pourra mener à terme cette profession de foi. Le 13 novembre 2004, il se tue dans un accident d’hydravion en Amazonie. C’est parallèlement aux reportages commandés par les plus grands magazines qu’il avait entrepris avec passion cette mission ambitieuse photographier des peuples qui, sur tous les continents, tentent de poursuivre leur mode de vie traditionnel malgré le rouleau compresseur de la mondialisation.
Il avait axé sors travail sur leur quotidien et sur leur habitat : habitat collectif chez les Matis d’Amazonie et les Hakka de Chine, flottant chez les Moken de Thaïlande et du Myanmar, démontable chez les Gabra du Kenya, en terre chez les Chipayas de Bolivie et les Dogon du Mali. Les images qu’il nous laisse expriment à la fois cette exigence ethnologique et une réflexion artistique originale. Pour celles en noir et blanc, sa » botte secrète » est le Polaroïd.
» Je remets chaque fois à la ou les personnes photographiées le positif, gardant le négatif que j’utilise ensuite. La photo devient un échange. » Et comment ne pas voir également dans ces négatifs altérés par l’humidité et la poussière, couverts de taches et de rayures, un troublant hommage à son idole, Edward S. Curtis (1868-1952), photographe mythique des indiens nord-américains ? Nicolas Reynard n’avait pas pour autant renoncé à la couleur qui permet d’actualiser l’existence de ces ethnies.
Ce livre réunit les reportages stupéfiants de beauté et d’émotion réalisés avant sa disparition. Et c’est son ami et compagnon de voyage, Jean-Louis Marzorati, grand reporter, qui nous raconte l’histoire de ces derniers peuples arc-boutés sur leurs coutumes ancestrales.